Bois du Gelinot

TRAVAUX FORESTIERS (novembre 2020)

Dans le cadre du chantier d’aménagement de l’A480 par AREA, des démarches de compensation des impacts écologiques sont engagées, ainsi que des mesures d’accompagnement environnementales. C’est dans ce cadre que des travaux forestiers ont lieux dans le bois du Gélinot, en partenariat entre la commune et la société concessionnaire de l’autoroute A480. 

Un peu d’histoire : 

Le ruisseau du Gélinot, anciennement bras secondaire de l’Isère, traverse l’un des derniers boisements, à l’origine alluvial, de l’agglomération grenobloise. Suite aux travaux de dragage de l’Isère (1950- 1980), puis aux travaux du barrage de Saint-Égrève (1990), le ruisseau du Gélinot n’est plus alimenté par l’Isère, ni par sa nappe alluviale. Déconnecté hydrauliquement et n’étant donc plus soumis à la dynamique fluviale de l’Isère, le bois du Gélinot a ainsi évolué progressivement vers des boisements accueillant de plus en plus d’essences qui ne sont pas typiques des forêts alluviales et pouvant être invasives comme le Robinier faux acacia. 

La société spécialisée dans la maîtrise d’œuvre de travaux écologiques Biotec de Lyon a été mandatée par AREA pour mettre en place et suivre ces travaux forestiers. Deux équipes au sein du boisement interviennent ainsi simultanément cet automne pour réduire la place prise par ce Robinier faux acacia. La première est ciblée sur des travaux forestiers mécanisés.

La seconde intervient dans les secteurs les moins accessibles du boisement et réalise des travaux plus fins d’abattage, de débardage et de dessouchage avec trois chevaux : deux Franc-comtois (Tendresse et Denver) et un Trait du Nord (Aramis). Ce traitement sera poursuivi au printemps prochain par des actions de dévitalisation des souches. 

Le débardage au cheval est une technique de sylviculture qui consiste à transporter des arbres abattus de leur lieu de coupe vers une zone de dépôt à l’aide d’un cheval. Plus respectueux des sols et moins gourmand en carburants, le débardage à cheval se retrouve aujourd’hui en phase avec les préoccupations écologiques. 

L’étape suivante sera la mise en place de plantations à partir de jeunes plans prélevés directement dans le boisement. Des espèces locales comme l’Orme, le Chêne et le Frêne seront utilisées. 

Photos : © Fabrice Grondeau


Ripisylve de l’Isère

Les berges de l’Isère de la commune de Noyarey constituent un réservoir de biodiversité particulièrement rare dans l’agglomération de Grenoble. En effet, au cœur de ces berges, le « bois du Gélinot » constituent l’une des dernières forêt alluviale de l’Isère, accueillant une flore et une faune à protéger.
Cependant, le caractère « alluvial » du bois est menacé depuis la construction du barrage hydroélectrique de Noyarey-Saint-Égrève. Le Furon, qui coulait jusque là au cœur de ce bois, a en effet été détourné à l’occasion de cette construction, pour se jeter dans l’Isère, en aval du barrage. Ainsi, au fil du temps, le bois se transforme progressivement, accueillant de plus en plus d’arbres qui ne sont pas typiques des forêts alluviales (Robinier faux acacias par exemple) et réduisant d’autant la biodiversité du secteur.

Action communale

Depuis plusieurs années, la municipalité a entrepris un long travail de protection et de mise en valeur de cet espace, à travers diverses actions :

  • Surveillance de la nature de l’occupation du sol, dans ce bois qui est aujourd’hui presque exclusivement privé, afin de rappeler l’interdiction de déboisement, ou encore, l’interdiction de construire ou de stocker des matériaux à l’air libre.
  • Classement des berges de l’Isère en corridors écologique à protéger et en zone humide, dans le cadre du Plan local d’urbanisme.
  • Demande de remise en eau du ruisseau du Gélinot auprès d’EDF, puis auprès de l’agglomération (Grenoble Alpes Métropôle – La Métro).
  • Demande de classement dans l’inventaire des « Espace Naturel Sensible » du Conseil général de l’Isère, actuellement à l’étude.

Le caractère exceptionnel de la ripisylve de Noyarey sur les berges de l’Isère, et du bois du Gélinot en particulier, est enfin renforcé par la reconnaissance par la Région Rhône-Alpes, de l’existence d’un corridor majeur, reliant la Chartreuse et le Vercors, au travers de son « Schéma régional de cohérence écologique ». Ce corridor est en conséquence inscrit dans le Plan local d’urbanisme de Noyarey.

Les étapes à venir :

1- La municipalité cherche à obtenir un accord de la Métro pour la prise en charge de la remise en eau du Gélinot. Seule une remise en eau permettrait de conserver durablement le caractère « alluvial » de cet espace remarquable.
Une étude hydrologique de l’ensemble de la plaine de Noyarey sera nécessaire pour connaître les incidences d’une remise en eau du Gélinot. Celle-ci permettra également de préciser les travaux à envisager.

2- Une fois cette remise en eau actée, la commune et le Conseil général de l’Isère pourront valider la labélisation du site en tant qu’Espace Naturel Sensible (ENS).
Le site pourrait alors comporter à terme :

  • Une zone d’intervention, correspondant aux parties boisées des berges de l’Isère (constituant la ripisylve à proprement parler), de Sassenage à Veurey. Dans cette zone, des aménagements de protection de la biodiversité pourraient ainsi être financés par le Conseil général de l’Isère et par l’Agence de l’eau.
  • Une zone d’observation, s’étendant là encore sur les berges de l’Isère entre Sassenage et Veurey, mais aussi, entre la Chartreuse et l’Isère. Cet espace protégé permettrait ainsi de surveiller plus aisément les migrations de faunes et de flore dans le secteur.